Les franchises ont toujours constitué un excellent moyen de se lancer dans l’entrepreneuriat tout en bénéficiant du soutien et de la notoriété d’une marque. Toutefois, ce type d’accord commercial peut sembler trop contraignant et/ou demander un ticket d’entrée trop élevé. Quelles sont les alternatives quand on souhaite être indépendant avec un certain niveau de sécurité ?

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Un modèle récent qui s’est largement imposé

La franchise est un modèle de développement en réseau dans lequel le franchisé, un individu ou une société juridiquement indépendante, passe un contrat avec un franchiseur, généralement une entreprise qui a développé un concept original, rentable et duplicable.

Pour bénéficier de droits d’utilisation de son enseigne, de ses marques et de ses processus métier, le franchiseur demande le versement de royalties et le règlement éventuel de droits d’entrée.

Le concept de franchise trouve ses racines dans les années 30 aux États-Unis.

L’objectif était alors de pouvoir contourner les lois antitrust américaines visant le secteur de l’automobile. Il s’est développé de façon assez confidentielle jusqu’à prendre plus d’ampleur dans les années 80. Aujourd’hui, la plupart des grandes entreprises utilisent ce principe pour se développer : Zara, C&A, McDonald’s, etc. N’oublions pas que toutes les grandes marques connues ont un jour été de jeunes pousses ayant créé un produit ou un service innovant et attiré des entrepreneurs pour ouvrir des points de vente à différents endroits de la planète.

Si le concept séduit, c’est qu’il permet de travailler de façon indépendante, de gérer son commerce tout en étant soutenu par une marque reconnue. La preuve de son succès en chiffres : en France, seulement 34 réseaux étaient développés dans les années 70 tandis qu’aujourd’hui on compte plus de 1 800 franchiseurs pour plus de 69 000 points de vente.

La franchise séduit car elle permet de diminuer les risques au démarrage d’une activité et d’éviter ainsi de faire partie des 30% d’entreprises qui disparaissent au bout de 3 ans !

Les limites du système de la franchise

Si la franchise demeure un excellent moyen de créer son entreprise de « plus que zéro », elle présente également bien des inconvénients et des limites.

Le risque principal lorsque l’on rejoint une franchise est de voir le secteur subir de profonds bouleversements, comme cela a pu être le cas avec la location de DVD, la vente de CD ou encore le développement des photos. Malheureusement, rejoindre une franchise est un engagement à moyen voire long terme et vous ne pouvez pas arrêter prématurément votre activité si vous sentez le vent tourner, d’autant plus si vous avez des salariés.

Sachez également que ce n’est pas parce que vous dirigez votre propre commerce que vous êtes réellement indépendant. En effet, vous devez vous conformer à la stratégie globale de la marque et respecter certaines pratiques : communication, aménagement du lieu de travail, etc. Vous pouvez également être contraint d’investir dans des campagnes de communication (affichage, publicités digitales locales, etc.) ainsi que dans du mobilier. Si vous aimez votre liberté de travail, la franchise n’est peut-être pas la plus adaptée à votre tempérament.

Dernier point et non des moindres : la franchise demande un important investissement de départ pouvant varier de 15 000 euros à 1,5 millions d’euros, ce qui peut être plus cher que de créer votre propre entreprise.

Quelles alternatives au système de franchise ? Voici quelques exemples de commerce organisé spécifiquement adaptés à certains secteurs d’activité :

Le contrat de partenariat dans la prestation de service

Le contrat de partenariat, très prisé en prestation de service, attire de nombreux entrepreneurs car il est beaucoup moins strict que celui de la franchise. Il provient de la volonté de plusieurs entreprises de se regrouper sous une même enseigne. Cette dernière sera le partenaire principal mais il n’y a pas de lien hiérarchique, ce qui signifie qu’elle ne pourra pas dicter la stratégie à suivre.

En effet, le contrat de partenariat repose sur le principe d’entraide et de prise de décisions communes entre les différentes entreprises, donnant plus de responsabilités à chaque membre du réseau.

Les partenaires ont le devoir de se tenir informés mutuellement de leurs actions, ce qui implique une grande confiance en chacun d’entre eux.

La difficulté de cette démarche réside donc dans le fait de trouver des partenaires partageant le même objectif que vous et sur lesquels vous pouvez compter.

Enfin, les partenaires doivent se partager les bénéfices dégagés ce qui implique une méthode de répartition des bénéfices parfaitement claire. En l’absence d’un accord commun, aucun partenariat ne peut durer très longtemps.

La commission-affiliation, répandue dans le secteur du prêt-à-porter

Ce système, que l’on retrouver notamment dans le secteur de l’habillement, met en relation une entreprise indépendante (appelée commettant), qui confie la vente de ses produits à un réseau d’entreprises indépendantes (appelés affiliés).

Les affiliés peuvent ainsi vendre leurs produits sans risque financier pour leur stock, qui appartient à la société commettante. Dès lors, les invendus sont repris par cette dernière.

Souvent la société qui a fondé le réseau d’affiliation possède une bonne notoriété et des produits reconnus par le marché. Les entreprises affiliées bénéficient directement de ces avantages.

Néanmoins, l'affilié doit se plier aux rythmes de livraison imposés par l’entreprise commettante, qui est décisionnaire des produits qui seront en rayon.

En outre, ce type de contrat possède la plupart du temps une clause d'exclusivité totale ou partielle, ce qui empêche de distributeur affilié de diversifier sa gamme s’il le souhaite.

La marge de manœuvre de l’entrepreneur possédant une entreprise affiliée est donc très mince.

L’agent général, pour gérer votre propre établissement dans le secteur de l’assurance

Dernière alternative et très certainement celle qui est la plus intéressante si vous voulez gérer votre propre entreprise et recruter votre propre équipe : devenir agent général.

Continuons avec nos exemples dans le domaine de l’assurance : en tant qu’agent général, vous reprenez tout simplement une agence existante, par exemple appartenant au réseau AXA, et vous en devenez le directeur.

Vous avez donc pour mission d’assurer le développement commercial du point de vente, de manager vos équipes et de représenter la marque auprès de la clientèle.

Généralement, la compagnie d’assurances vous aide financièrement à démarrer et vous soutient pendant les premières années d’activité - parfois même en vous garantissant un salaire minimum - et en fournissant tous les outils (CRM, logiciels de gestion, télémarketing, plateforme téléphonique, démarche de vente, etc.) nécessaires pour développer votre activité.

Cette alternative est celle qui se rapproche le plus de la franchise tout en laissant une marge de manœuvre sans commune mesure avec ce système.

En tant qu’agent général, vous êtes bien entendu mandataire de la société d’assurances dont vous distribuez les produits mais vous êtes surtout un véritable chef d’entreprise.

Il s’agit d’un excellent choix pour donner un nouvel élan à votre carrière mais aussi une très bonne occasion de gagner en responsabilité et d’acquérir de nouvelles compétences.

Vous devrez en effet gérer toutes les tâches inhérentes à une fonction de directeur (développement commercial, gestion de l’entreprise, management du personnel, comptabilité et gestion financière, suivi des clients…) mais aussi connaître parfaitement l’offre de services et produits de l’entreprise pour laquelle vous travaillez. Vous établissez ainsi un véritable partenariat avec la marque que vous représentez et en échange cette dernière vous apporte un appui technique et commercial.

Certaines compagnies d’assurances comme AXA peuvent également vous aider financièrement à vous lancer grâce à leurs services bancaires.

Le métier d’agent général est donc une excellente alternative au développement d’une franchise qui vous permet de vous épanouir en tant que chef d’entreprise et de mettre à contribution vos compétences commerciales, votre réactivité et votre propension à vous remettre en question tout en participant au développement d’une marque reconnue.